Arrivée à Nanjing
Il est 6 heures du matin et je tourne dans mon lit depuis 2 heures... ça tourne en rond dans ma tête. Maintenant que je suis à Nanjing, je commence par quoi? Je cherche un téléphone, je cherche un appartement, je cherche où se trouve l'université, je me balade, j'apprends du Chinois, je cherche des camarades, je vais à la banque... Compte tenu de mon niveau de Chinois, je vais opter pour l'essentielle: je me balade et je cherche du papier toilette (question de survie...) et puis je ne m'imagine pas mimer l'ouverture d'un compte à la banque.
Mais revenons quelques temps en arrière, nous sommes samedi soir, à Shanghai... j'ai enfin pu dormir quelques heures cet après-midi et, alors que la nuit est déjà tombée, j'ai envie de discuter un peu avant de retourner de me coucher. Au bar de l'hôtel, les discussions vont bon train. Une anglaise, prof en province semble saturer de la Chine: les chinois ceci, les chinois cela et puis vous allez voir mon brave monsieur, ça peut être bien pire et puis ça serait mieux s'ils faisaient comme ça...oula sauve qui peut, voyons voir de quoi on parle à ma droite, 2 pin-up trop maquillées débâtent de la supériorité de Lady Gaga sur David Guetta ou la découverte de la troisième note... mieux mais bof... décidément c'est pas le bon soir, je vais allez me coucher. En rentrant je croise Ollie, le prof d'anglais de Nanjng qui joue aux cartes avec des américaines. L'une d'elles m'interpelle:
- Hey Frenchie, tu sors avec nous ce soir...
- Non, je suis fatigué et puis j'ai mon train demain
- Come on Frenchie, c'est ta dernière nuit à Shanghai, ça se fête!
- OK... Caroline du Nord.
Pourquoi je raconte ça moi, ah oui, tout ça pour expliquer l'état dans lequel je me trouve le lendemain, après une deuxième nuit blanche (on récapitule, 10h d'avion, nuit blanche, 3h de sieste, nuit blanche, 3 h de sommeil) lorsque j'entends tambouriner à la porte:
Hey Frenchie, il est midi, tu vas rater ton train!
Bon sang, mon train parts dans une heure!
L'histoire retiendra que j'ai réussi à avoir mon train, que l'orientation dans la gare fut plus simple que je ne l'avais imaginé et que je dormis tout le trajet.
Train Shanghai-Nanjing
Arrivé à Nanjing, ma nouvelle ville donc, je tente de prendre un taxi. J'évite soigneusement un rabatteur qui me propose une course à 100 yuans d'un "bu yao!!!" (veux pas!!!) et me dirige vers les taxis officielles. Et là, impossible de retrouver l'adresse de l'hôtel... j'ai dû l'oublier en faisant mes bagages ce matin (à moins que je m'en sois servi pour donner mon adresse email dans la soirée... c'est con un étudient parfois). Je m'énerve dans mes sacs sous le regard étonné du chauffeur. je retrouve quand même un papier avec le nom de l'hôtel en chinois, et là, la discussion ça donne ça:
- Chiconchitchongchichong?
- ouai c'est ça camarade taxi, c'est le nom de mon hotel (en tout cas j'imagine), c'est là que je veux aller.
- Aaaaaaahhhhhhhhh (du style aahh d'accord), chiichongtchichichufa?
- Je sais camarade taxi, j'ai perdu l'adresse, je suis un crétin d'étudiant, tu sais je ne t'en voudrais pas si tu me laisses en plan mais si tu peux me sauver la vie ça serait pas mal non plus.
Il commence à rouler tout appelant des potes à qui il demande l'adresse (j'imagine)... 20 minutes passent, on continue à rouler sans trop savoir où aller et là, camarade Taxi doit en avoir un peu mal et il met une branlé à quelqu'un au téléphone "mais bon sang t'es même pas foutu de chercher une adresse sur google, à quoi ça sert que je fasse des enfants moi, on leur paie des études et voilà ce que ça devient" (en tout cas j'imagine que c'est ce qu'il dit). Puis il se retourne vers moi et me fait signe de regarder dehors parce qu'on doit être dans le quartier. Camarade taxi, tu es un héros, tu as sauvé le petit français, gloire à toi sur 7 générations!
Après une petite balade je décide qu'il est temps de se reprendre en main, et l'urgence, c'est de dormir! Dans ma toute petite chambre, je m'installe confortablement au fond de mon lit dur comme la pierre et je m'endors d'un sommeil bien mérité. Même pas 2 heures de sommeil et les japonais débarquent! Tir de mortier, mitraillette, bombardement, bombe nucléaire, c'est l'apocalypse, ça tire de partout, ils doivent être dans la chambre tellement c'est fort, on est dans platoon. Je finis par me réveiller et comprendre que c'est le nouvel an chinois et qu'ici on ne fait pas ça à moitié. On se croirait dans un film de guerre! Il y a tellement de feu d'artifice et de pétard dans les rues qu'il se met à pleuvoir des débris d'explosion... et ça dure encore à l'heure où je vous parle.
Pluie de débris
Et quelques photos de Nanjing en vrac:
Centre ville
Quartier sympa
Repas qui débouche les oreilles
Panneaux qui laissent perplexe...
Plan de l'université, qui me laisse tout aussi perplexe...